Alors que l’inquiétude grandit parmi les membres au sujet des mesures de réaménagement des effectifs (RE) et que de plus en plus de ministères annoncent des RE, nous souhaitons attirer votre attention sur l’initiative de mobilité du ministère de la Défense nationale (MDN) et de la Commission de la fonction publique (CFP).
Le MDN recrutera des milliers de nouveaux employé·es dans les années à venir pour répondre aux engagements du gouvernement. En coopération avec la CFP, le MDN a lancé une initiative de mobilité pour faciliter le recrutement au sein de la fonction publique fédérale.
Le MDN a identifié huit secteurs de recrutement fonctionnels, chacun associé à des groupes professionnels spécifiques.
Le tableau ci-dessous fournit des liens vers les cheminements de carrière qui correspondent à ces groupes. Vous devez vous connecter via votre compte Emplois GC pour cliquer sur les liens ci-dessous. Les liens renvoient à une page interne du gouvernement pour les groupes professionnels visés, dont beaucoup incluent des classifications de l’Institut dans les groupes RE, TI, CP, NR, SH et SP.
Le MDN et le Secrétariat du Conseil du Trésor nous ont informés que ces postes seront pourvus au moyen de mutations volontaires au même niveau. Il ne s’agit pas d’une plateforme d’échange de postes et ce n’est pas lié aux échanges de postes ni au RE. Si des personnes figurent sur les listes prioritaires de la CFP, elles recevront ces offres de mutation en premier, mais nous encourageons les membres à poser leur candidature.
Le budget 2025 a été présenté cette semaine, et il confirme une grande partie de ce que nous avions mis en garde dans notre analyse « Cinq signaux d’alarme ».
Autrement dit : derrière les termes « discipline » et « modernisation » se cache la plus importante réduction des effectifs de la fonction publique canadienne depuis les années 1990, avec la suppression de 40 000 postes d’ici 2028.
Bien que l’on ne sache pas encore exactement ce qui sera supprimé, il est clair que ces réductions entraîneront la perte de biens collectifs essentiels, en particulier dans les domaines de la surveillance de l’environnement, de la collecte de données et de la recherche appliquée.
Ce n’est pas ce que nous voulions ni ce que les Canadien·nes voulaient.
Là où nous souhaitions de l’efficacité, nous assistons à une érosion des services. Là où nous souhaitions des investissements stratégiques, nous assistons à une réduction drastique des capacités.
La fonction publique est sacrifiée au profit d’une solution rapide, et cela coûtera cher aux Canadien·nes.
Les Canadien·nes veulent que leur gouvernement dépense judicieusement, et les professionnel·les de la fonction publique sont d’accord. Mais si l’on élimine les fonctionnaires chargés d’inspecter les aliments, de distribuer les prestations sociales, de protéger les données et de surveiller les feux de forêt, on ne réduit pas le gaspillage. On augmente les risques.
Voici comment les promesses du budget se concrétisent et ce qu’elles signifient pour les membres de la Commission de la fonction publique et les Canadien·nes.
Le discours sur « l’efficacité » cache le coût réel des réductions budgétaires
Ce qui est présenté comme une « modernisation » est en réalité synonyme de réductions, de capacités réduites et de perte de services. Des expressions telles que « réduction des chevauchements », « rationalisation » et « consolidation des programmes » semblent prudentes, mais elles sont des euphémismes pour des réductions de programmes qui risquent de créer des lacunes dont personne n’est responsable.
Les réductions telles que celles proposées dans le budget 2025 perturbent les flux de travail, brisent les chaînes de mentorat et dispersent la mémoire institutionnelle, ce qui ralentit les services et accroît l’inefficacité.
En l’absence d’un plan de transfert d’expertise ou de formation des remplaçant·es, les connaissances institutionnelles disparaissent tout simplement. L’attrition est souvent présentée comme indolore, mais avec la suppression d’un emploi sur dix, nous savons que beaucoup d’entre nous vont en ressentir les effets.
Le discours sur l’efficacité masque la disparition des capacités : moins d’inspections en matière de sécurité alimentaire, des interventions d’urgence plus lentes, une surveillance des maladies moins efficace. Les Canadien·nes en paieront le prix.
Bien que le budget n’ait pas indiqué où chaque emploi, service ou programme sera supprimé, il a toutefois indiqué où nous pouvons nous attendre à certaines suppressions : Agriculture et Agroalimentaire Canada fermera ses laboratoires vivants du programme Solutions agricoles pour le climat. L’Agence spatiale canadienne doit faire face à des réductions inexpliquées de 41 millions de dollars. Services publics et Approvisionnement Canada verra son financement réduit pour les projets pilotes de Laboratoires Canada. Et alors que l’Agence des services frontaliers du Canada prévoit d’embaucher 1 000 nouveaux agent·es, elle réduira simultanément les budgets de formation, ce qui nuira à l’efficacité de ces mêmes embauches.
Il ne s’agit pas de mesures d’efficacité. Ces mesures démantèlent l’infrastructure de la fonction publique pièce par pièce et créent des conditions propices au chaos, et non à une fonction publique fédérale rapide et efficace.
L’intelligence artificielle, une « solution miracle » aux conséquences à long terme
L’intelligence artificielle joue un rôle important, mais inégal dans le budget 2025. Alors que le gouvernement vante les réductions des « services de gestion et de conseil », la plupart des travaux liés à l’IA et au numérique relèvent encore de contrats de services professionnels qui dépendent fortement de fournisseurs privés de TI.
Bien que nous saluions les solutions technologiques « fabriquées au Canada » prévues dans ce budget, cela ne signifie pas nécessairement qu’elles sont « fabriquées par des fonctionnaires canadiens ». Nous devons garantir la propriété publique de toute nouvelle infrastructure d’IA afin de protéger les données canadiennes et d’assurer le contrôle public et la responsabilité.
Le budget ne précise pas non plus comment ces nouvelles initiatives affecteront les emplois du secteur public ou la capacité interne. Les syndicats doivent être impliqués dans la gouvernance de l’IA afin de garantir la protection, la transparence et la responsabilité. Les syndicats doivent être consultés à chaque étape du processus. C’est pourquoi nous continuons à demander un siège au sein du Conseil consultatif en matière d’intelligence artificielle du gouvernement, qui ne comprend actuellement que des représentant·es des milieux scientifiques et économiques.
Enfin, investir dans l’IA tout en supprimant des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur public est plus qu’une contradiction, c’est un échec pour le pays. Nous ne pouvons pas construire une technologie souveraine si nous démantelons la main-d’œuvre chargée de la faire fonctionner. Les algorithmes et les robots d’IA ne peuvent pas remplacer le jugement professionnel des expert·es humains.
Nous savons que l’automatisation précipitée entraîne des erreurs, des retards et des échecs coûteux. Nous subissons encore les conséquences des problèmes d’automatisation des vérifications de l’ARC et de la débâcle du système de paye Phénix.
À moins que les initiatives en matière d’IA ne s’accompagnent d’investissements dans la formation interne et le recrutement, elles auront pour effet d’accroître la sous-traitance plutôt que de la réduire.
L’IA devrait être un outil pour renforcer la fonction publique, et non un raccourci qui l’affaiblit.
Une augmentation de la sous-traitance coûteuse
Le budget 2025 affirme qu’il « réduira » le recours aux consultant·es privés, mais les chiffres avancés par le gouvernement lui-même montrent une réalité différente. La sous-traitance a doublé par rapport aux niveaux d’avant la pandémie et, selon les estimations du gouvernement, les dépenses en services professionnels devraient atteindre 26,1 milliards de dollars cette année, soit une augmentation de 37 % par rapport à l’année dernière et un niveau record.
Nous avons déjà entendu cette promesse : les gouvernements précédents s’étaient engagés à réduire les coûts de la sous-traitance sans jamais y parvenir. Même si la réduction de 20 % promise par le gouvernement actuel allait à l’encontre de la tendance et se concrétisait, les dépenses de sous-traitance resteraient environ deux fois plus élevées qu’il y a dix ans.
Ce n’est pas de la discipline budgétaire. C’est une dépendance vis-à-vis d’entreprises privées qui facturent jusqu’à 26 % de plus que les fonctionnaires équivalents. Chaque dollar des contribuables dépensé pour des consultant·es privés est un dollar qui n’est pas dépensé pour développer l’expertise publique interne.
Il en résulte une fonction publique vidée de sa substance, contrainte de louer les compétences qu’elle possédait autrefois en interne. Ce n’est pas efficace. C’est du gaspillage.
Il n’est pas nécessaire qu’il en soit ainsi. Lorsque le gouvernement a dû agir rapidement pendant la pandémie, les fonctionnaires ont mis en place la PCU en six semaines seulement. Cela a été incontestablement plus rapide et moins coûteux que ce qu’aurait pu faire une entreprise privée. Voilà à quoi ressemble la véritable efficacité. Lorsque les professionnel·les de la fonction publique se voient confier la direction, nous obtenons des résultats.
Si ce gouvernement souhaite réellement réaliser des économies, il devrait commencer par s’attaquer à la facture de 26 milliards de dollars pour la sous-traitance, et non aux analystes des incendies de forêt, aux scientifiques de la santé publique ou aux ingénieur·es qui assurent la sécurité des Canadien·nes.
La négligence de la science et des preuves
Le manque de financement de la science publique compromet à la fois la sécurité et la souveraineté. Le budget 2025 est étrangement silencieux sur le financement direct des laboratoires fédéraux de science et de recherche. Aucun poste budgétaire ne fait état d’investissements dans les installations de recherche des ministères, les programmes techniques ou le personnel scientifique, alors que nous affirmons clairement depuis des années que ce financement est absolument nécessaire. Il n’est pas non plus fait mention de l’intégrité scientifique ou des politiques fondées sur des données probantes, ce qui constitue un recul inquiétant par rapport aux engagements antérieurs.
Au lieu de cela, le budget 2025 menace de réduire encore davantage les capacités fédérales du Canada en matière de science et de recherche. Bien que les détails de ces réductions n’aient pas encore été communiqués, le budget 2025 mentionne certains programmes ministériels qui seront touchés : Environnement et Changement climatique Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Ressources naturelles Canada et Innovation, Sciences et Développement économique Canada, entre autres. Pendant ce temps, la recherche et le développement du secteur privé continue de bénéficier d’un soutien, tandis que la science publique laissée à l’abandon.
La science publique prend des décennies à construire et quelques secondes à détruire, et les conséquences se feront sentir bien au-delà des laboratoires. Ces conséquences se traduiront par une réponse plus lente aux incendies de forêt, une diminution des inspections alimentaires et un affaiblissement de la surveillance des maladies.
Le dernier rapport de l’IPFPC, Une feuille de route scientifique pour l’avenir du Canada, dresse un tableau sombre : seulement 6,5 % des scientifiques estiment que leur ministère dispose d’un financement suffisant pour la recherche; la confiance dans l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes a chuté à 44 %; et 36 % des laboratoires fédéraux sont dans un état médiocre ou critique. Les rapports d’ingérence politique dans la recherche sont de plus en plus nombreux.
La science publique est déjà en manque de ressources et a besoin d’investissements pour rester résiliente. De nouvelles réductions pourraient porter un coup dévastateur, non seulement aux scientifiques, mais aussi à l’ensemble des Canadien·nes qui comptent sur leur travail.
La vue d’ensemble oubliée
On ne peut pas construire un Canada fort en affaiblissant ce qui assure sa cohésion. Ce qui est supprimé dans ce budget, ce n’est pas la bureaucratie, mais le tissu conjonctif qui assure la coordination et la responsabilité des programmes. Les membres de l’IPFPC sont la force tranquille derrière la puissance du Canada : des scientifiques, des ingénieur·es, des vérificateur·rices, des informaticien·nes et des expert·es en politique qui font fonctionner le gouvernement.
Les promesses de « faire les choses plus rapidement, plus simplement, et mieux » ne peuvent être tenues avec des capacités réduites, une formation limitée et un perfectionnement professionnel réduit. Si nous voulons vraiment un gouvernement qui fonctionne plus rapidement, plus simplement et mieux, nous devons commencer par garder et soutenir les personnes qui savent comment il fonctionne.
Les fonctionnaires savent déjà où se situent les inefficacités : mauvaise planification, systèmes désuets, et sous-traitance coûteuse. Ils/elles sont prêts à y remédier. Mais au lieu d’être habiletés à se moderniser, ils/elles sont mis à l’écart par des objectifs d’économies à court terme.
En l’absence de plan, les réductions entraîneront une succession de solutions rapides et de perte de connaissances. Une fois cette expertise disparue, il faudra des années pour la reconstruire. Les Canadien·nes en ressentiront les effets sous forme de services plus lents, d’une surveillance moins rigoureuse et d’une préparation moindre en cas de crise.
La voie à suivre
Les Canadien·nes veulent que leur gouvernement dépense judicieusement, et les professionnel·les de la fonction publique partagent cet objectif. Mais l’efficacité sans capacité est synonyme de fragilité.
La voie la plus intelligente à suivre est claire :
- Renforcer la fonction publique sans réductions importantes.
- Réduire la sous-traitance inutile et reconstruire l’expertise à l’interne.
- Adopter l’IA de manière responsable et transparente.
- Réinvestir dans la prise de décision fondée sur des données probantes et dans l’intégrité scientifique.
- Se concentrer sur la résolution des problèmes à long terme, et non sur les perspectives à court terme.
Nous demandons aux député·es d’examiner attentivement ce qui est supprimé et qui en paiera le prix. Les député·es ne doivent pas se contenter d’approuver ce budget sans discussion. Ils/elles doivent poser des questions difficiles sur la manière dont ces décisions affecteront leurs communautés et la capacité du Canada à répondre aux crises futures.
La soi-disant « efficacité » ne peut se faire au détriment de la sécurité, de la stabilité et des services publics qui assurent la cohésion de notre pays.
Ottawa, 4 novembre 2025 – L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) prévient que les coupes budgétaires fédérales annoncées aujourd’hui, qui visent à supprimer plus de 40 000 emplois dans la fonction publique, vont bien au-delà de l’« efficacité » et toucheront des services essentiels sur lesquels compte la population.
Les gens veulent que leur gouvernement dépense judicieusement, et les professionnel·les de la fonction publique sont d’accord. Mais si l’on élimine les fonctionnaires chargés d’inspecter les aliments, de distribuer les prestations sociales, de protéger les données et de surveiller les feux de forêt, on ne réduit pas le gaspillage – on augmente les risques.
« Les Canadiennes et les Canadiens attendent de l’efficacité, pas de l’érosion », déclare Sean O’Reilly, président de l’Institut. « Derrière chaque coupe se cache un retard de service, une intervention d’urgence plus lente ou un système qui n’est qu’à une défaillance de la crise. Ces réductions ne nous permettent pas de nous alléger; elles nous rendent plus fragiles. »
Les professionnel·les de la fonction publique sont les spécialistes qui protègent nos données, gèrent les situations d’urgence, suivent les épidémies et entretiennent les systèmes que les gens voient rarement, mais dont ils dépendent tous les jours. La diminution de leur capacité n’entraîne pas seulement une réduction de la taille de l’administration, mais aussi une érosion de la résilience du Canada.
« Nous partageons l’objectif d’une fonction publique plus efficace et plus innovante. Mais on ne peut pas faire plus avec moins. Une véritable efficacité signifie des investissements plus intelligents, et non pas la suppression de services », ajoute M. O’Reilly.
Parallèlement, le gouvernement continue d'investir des sommes record dans l'externalisation de travaux à des consultants privés : 26 milliards de dollars sont prévus pour cette seule année, soit le montant le plus élevé jamais enregistré selon ses propres estimations. Bien que le budget prévoie une vague réduction de la sous-traitance, l'IPFPC note que des promesses similaires ont déjà été faites sans résultats concrets. C'est une approche qui ne tient toujours pas la route.
« Il n'est pas efficace de remplacer des fonctionnaires expérimentés par des consultants onéreux qui coûtent 25 % de plus qu'un·e professionnel·le de la fonction publique », poursuit M. O'Reilly. « Si l'objectif est de réaliser des économies, il faut commencer par les milliards versés aux entreprises privées, et non par les inspecteur·rices de la sécurité alimentaire ou les scientifiques de la santé publique. »
Les professionnel·les de la fonction publique savent où se situent les véritables inefficacités : mauvaise planification, systèmes obsolètes, manque de confiance et de consultation avec les spécialistes de la fonction publique, et recours excessif à une externalisation coûteuse.
« Il faut donner aux fonctionnaires les moyens de se moderniser de l’intérieur », conclut Sean O’Reilly. « Laissez les professionnel·les prendre les devants. C’est ainsi que l’on obtient une efficacité réelle, sans réduire les services dont dépend la population. »
L’IPFPC représente plus de 85 000 professionnel·les de la fonction publique un peu partout au pays, dont la plupart sont employés par le gouvernement fédéral. Suivez-nous sur Facebook sur X (anciennement connu sous le nom de Twitter) et sur Instagram.
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Pour de plus amples renseignements : Johanne Fillion, 613-883-4900 (cellulaire)
Ottawa, le 3 novembre 2025 — Sean O’Reilly, président de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), est disposé à commenter l’incidence que le budget 2025 pourrait avoir sur la fonction publique du Canada et les programmes sur lesquels comptent les Canadien·nes.
« Les professionnel·les de la fonction publique ont raison de s’inquiéter, alors que les discussions prébudgétaires sont dominées par des notions de restrictions et de gains d’efficacité », a déclaré M. O'Reilly. « Nous avons vu comment des compressions déguisées en modernisation peuvent discrètement affaiblir les services publics dont dépendent les Canadien·nes. Ce budget doit renforcer plutôt que de réduire la capacité de notre fonction publique. »
L’Institut surveillera de près le budget 2025 pour détecter cinq signaux d’alarme :
- Un langage d’« efficacité » qui cache de vraies compressions budgétaires
- L’intelligence artificielle vue comme une « solution rapide »
- Une augmentation de la sous-traitance coûteuse
- La négligence de la science et des preuves
- La vue d’ensemble oubliée
« Les Canadien·nes méritent une fonction publique prête à relever les enjeux d’aujourd’hui, qu’il s’agisse de la salubrité des aliments, de la cybersécurité ou de l’adaptation au climat », a ajouté M. O'Reilly. « Cela nécessite des investissements, et non des réductions supplémentaires. »
L’Institut a défini ces priorités dans son mémoire prébudgétaire 2025-2026 et fournira une analyse rapide après la publication du budget.
QUOI : Le président de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada est disposé à commenter le budget 2025
LIEU : En personne, par téléphone ou par Zoom
QUAND : Le mardi 4 novembre 2025 ou à l’avance, sur demande
QUI : Sean O’Reilly, président, IPFPC
L’IPFPC représente plus de 85 000 professionnel·les du secteur public un peu partout au pays, dont la plupart sont employés par le gouvernement fédéral. Suivez-nous sur Facebook sur X (anciennement connu sous le nom de Twitter) et sur Instagram.
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Source: Johanne Fillion, 613-883-4900 (cellulaire), jfillion@pipsc.ca
Dans une décision profondément décevante, et pour éviter toute négociation de bonne foi, la première ministre de l’Alberta a utilisé la disposition de dérogation pour forcer les 51 000 enseignant·es de l’Alberta à reprendre le travail. Il s’agit d’un précédent dangereux qui aura des répercussions sur les travailleur·ses de tout le pays.
Les droits de négociation collective sont attaqués.
La disposition de dérogation fait partie de la Charte canadienne des droits et libertés et, en Alberta, de l’Alberta Bill of Rights et de l’Alberta Human Rights Act. Cette disposition est destinée aux situations d’urgence. La disposition de dérogation permet aux gouvernements de contourner le cadre juridique des droits de la Charte, principalement les libertés fondamentales, les droits légaux et les droits à l’égalité.
Dans ce cas, la disposition de dérogation a été utilisée pour priver l’Alberta Teachers Association (ATA) de ses droits de négociation.
La première ministre Smith a instrumentalisé une législation destinée à protéger les citoyen·nes. Légiférer le retour au travail des enseignant·es, en les privant de leurs droits de négociation, est une attaque directe contre les élèves, les familles et les enseignant·es qui assurent le fonctionnement du système d’éducation.
Cette législation signifie que les enseignant·es de l’Alberta n’ont aucun pouvoir de négociation pour une période d’au moins cinq ans et qu’ils/elles sont soumis à un contrat qu’ils/elles ont fermement rejeté. Cette mesure a un effet dissuasif sur les droits des travailleur·ses et est largement considérée comme un abus de pouvoir flagrant.
Bien que la grève soit terminée, les classes de l’Alberta restent surchargées, insuffisamment soutenues et dépourvues des fonds indispensables. Les salaires des enseignant·es sont depuis trop longtemps inférieurs au taux d’inflation, et on leur demande chaque jour d’en faire plus avec moins. Pire encore, les enseignant·es ont été réduits au silence et la démocratie a été remise en question.
Le président de l’ATA, Jason Schilling, a déclaré : « Les enseignant·es se conformeront à la loi, mais ne vous y trompez pas : se conformer n’est pas consentir. L’Association luttera contre cet abus de pouvoir avec tous les outils que la loi met à sa disposition et avec toute la conviction qu’elle possède. »
L’IPFPC est fier d’être solidaire de l’Alberta Teachers’ Association, de l’Alberta Federation of Labour et du Congrès du travail du Canada. En tant que mouvement syndical, nous devons défendre notre droit de négociation, de grève et de syndicalisation.
Nous vous encourageons à manifester également votre solidarité. Visitez le site Web de l’ATA et passez à l’action dès aujourd’hui.
Soutenir les enseignant·es de l’Alberta
L’ensemble des Canadien·nes doivent s’opposer à cette atteinte dévastatrice.
Nous sommes conscients que de futurs moyens de pression pourraient avoir des répercussions supplémentaires sur les parents, y compris nos membres, dans toute la province. l’IPFPC veillera à ce que les membres soient informés de leurs droits et de la manière de manifester leur soutien. Les employeurs sont tenus d’examiner les demandes de mesures d’adaptation au cas par cas.
Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à vous adresser à vos délégué·es syndicaux locaux.
Le gouvernement fédéral devrait présenter son prochain budget le 4 novembre, dans le contexte d’un examen complet des dépenses proposant les compressions les plus importantes dans la fonction publique fédérale depuis des générations.
Ces réductions, qui devraient être annoncées ou renforcées dans ce budget, s’ajoutent aux gels d’embauche, aux remplacements retardés et aux ralentissements de programmes déjà en cours dans tous les ministères. Sous le couvert de « discipline » et d’« efficacité », ces compressions risquent de vider de leur substance les systèmes dont dépendent les Canadien·nes, qu’il s’agisse de la salubrité des aliments, des interventions d’urgence ou de la sécurité numérique.
Voici cinq signaux d’alarme à surveiller dans le budget 2025 et les raisons pour lesquelles ils sont importants pour l’avenir du Canada.
1. Un langage d’« efficacité » qui cache de vraies compressions budgétaires
Lorsque les gouvernements parlent de « révision des programmes », d’« attrition » ou de « rationalisation », ils veulent que les Canadien·nes imaginent une réduction de la bureaucratie plutôt qu’une diminution des inspections alimentaires, de la rapidité de réponse aux incendies de forêt ou de la surveillance des maladies.
En réalité, lorsque les réductions budgétaires sont trop importantes, ce n’est pas l’inefficacité qui est éliminée, mais les personnes et les services dont les Canadien·nes dépendent, souvent sans s’en rendre compte.
Réduire la taille des effectifs de la fonction publique ne créera pas magiquement des efficacités opérationnelles, tout comme remplacer le système de paye Phénix par un autre logiciel n’a pas résolu magiquement l’incapacité du gouvernement à payer ses employé·es correctement ou à temps.
Les professionnel·les de la fonction publique savent où se situent les problèmes, mauvaise planification, systèmes désuets, sous-traitance coûteuse et niveaux de gestion qui empêchent de faire quoi que ce soit. Ils et elles sont prêts à faire partie de la solution.
2. L’intelligence artificielle, une « solution miracle » aux conséquences à long terme
Tout le monde veut que le gouvernement innove. Néanmoins, lorsque « l’efficacité propulsée par l’IA » devient un code pour remplacer les personnes au lieu d’améliorer les services et les emplois, les Canadien·nes sont perdants : systèmes défaillants, argent gaspillé et préjudice au public.
L’automatisation des décisions relatives aux prestations, aux inspections ou à la conformité sans un contrôle adéquat risque d’entraîner des erreurs et des inégalités. L’IA responsable signifie des systèmes d’IA publics, transparents et guidés par des professionnel·les, et non des outils privatisés développés par des fournisseurs multinationaux sans obligation de rendre des comptes.
Si le gouvernement veut mettre la technologie au service des Canadien·nes, il doit investir dans la capacité publique à concevoir, à vérifier et à gérer ces outils. Il ne peut pas utiliser l’IA comme une « solution miracle » pour justifier des compressions qui nuisent à la qualité de la fonction publique dont les Canadien·nes dépendent.
3. Une augmentation de la sous-traitance coûteuse
Alors que le gouvernement parle d’efficacité et de discipline, il est devenu excessivement dépendant de la sous-traitance inutile et gaspilleuse. La sous-traitance des services professionnels devrait atteindre un montant record de 26 G$ pour l’exercice en cours, soit le chiffre le plus élevé jamais enregistré. C’est de l’argent qui va à des sous-traitant·es privés au lieu de renforcer les capacités internes dont les Canadien·nes ont réellement besoin.
Cette croissance incontrôlée a un coût élevé, exposant les contribuables à des budgets démesurés et à une responsabilité minimale. Le directeur parlementaire du budget a montré que les sous-traitant·es coûtent de 22 % à 25,7 % de plus que les professionnel·les équivalents à l’interne. Cette pratique est inacceptable pour un gouvernement qui tente de trouver des économies et de réduire l’inefficacité tout en supprimant des emplois à temps plein dans la fonction publique. Si le gouvernement fédéral veut réaliser de véritables économies, il doit commencer par réduire l’appel à la sous-traitance.
4. La négligence de la science et des preuves
Qu’il s’agisse de surveiller les incendies de forêt ou de vérifier la qualité de l’eau, les scientifiques de la fonction publique jouent un rôle essentiel dans la sécurité de la population. Mais après des années de sous-investissement, de nombreux ministères sont déjà à bout de souffle.
Toute nouvelle réduction pourrait compromettre l’état de préparation du Canada en matière d’urgence sanitaire, de surveillance de l’environnement et de salubrité des aliments. Des problèmes persistants, tels que l’ingérence politique, l’insuffisance des effectifs et les obstacles à une communication ouverte, ne sont toujours pas résolus dans de nombreux ministères.
La protection de la science passe par un financement stable, des laboratoires modernes et la liberté de diffuser les résultats de la recherche, et non par une nouvelle série de restrictions ou de silences.
Pour en savoir plus, consultez notre dernier rapport sur l’état de la science au fédéral décrivant pourquoi il est essentiel de renouveler les investissements pour assurer la résilience du Canada.
5. La vue d’ensemble est oubliée
Comme l’indique l’économiste Jim Stanford du Centre for Future Work, il ne s’agit pas d’un « budget fédéral ordinaire ». Le moment est venu de défendre ce qui fait la force et l’indépendance du Canada, et non de le démanteler.
Les fonctionnaires constituent la première ligne de défense du Canada contre les risques : ils et elles traquent les incendies de forêt, veillent à la sécurité des aliments et des médicaments, protègent nos systèmes numériques et assurent la stabilité de l’économie en cas de crise. Investir en leur faveur, c’est investir dans un Canada plus sûr et plus autonome.
Ce dont les Canadien·nes ont réellement besoin
- Renforcer la fonction publique sans compressions importantes
- Réduire la sous-traitance inutile et reconstruire l’expertise à l’interne
- Adopter l’IA de manière responsable
- Réinvestir dans la prise de décision fondée sur des données probantes et dans l’intégrité scientifique
- Se concentrer sur la résolution de problèmes à long terme, et non sur des solutions à court terme
Les fonctionnaires font partie de la solution : ils savent où des améliorations peuvent être apportées. Ce dont ils et elles ont besoin, c’est d’un soutien pour faire leur travail, et non de slogans sur la nécessité de faire « plus avec moins ».
Les compressions ne renforceront pas la résilience. C’est l’investissement dans la fonction publique qui la renforcera.
Le rapport de la vérificatrice générale sur les centres d’appels de l’ARC, publié le 22 octobre, constitue un signal d’alarme évident.
- 10 000 emplois de l’ARC ont été supprimés depuis 2024
- Le nombre d’agent·es des centres d’appels est passé de 7 800 à 3 500
- Seulement 5 % des appels du mois de juin ont été traités conformément aux normes
- Chaque agent·e bénéficie de moins de 30 minutes de formation par an
- Le taux d’exactitude n’est que de 17 %, sur les questions fiscales de base
- Les robots conversationnels de l’IA fournissent la plupart du temps des informations fiscales erronées
- Les plaintes ont augmenté de 145 %
Ce rapport le montre clairement : les compressions compromettent la qualité des services sur lesquels la population canadienne compte, ce qui se traduit par des temps d’attente plus longs, moins d’accès à des informations vitales et une frustration croissante pour les personnes qui ont besoin d’aide.
Les agent·es de l’ARC sont des professionnel·les qui veulent aider les Canadien·nes, mais qui sont voués à l’échec en raison de décisions politiques qui échappent à leur contrôle. Lorsqu’on sabre dans les capacités professionnelles, qu’on supprime les formations et qu’on remplace l’expertise par des algorithmes, les services s’effondrent et la population en paye le prix.
En réponse, le gouvernement met l’accent sur davantage d’IA et sur des engagements généraux en matière d’amélioration, plutôt que de s’engager à l’égard de la principale conclusion du rapport : aligner les niveaux de dotation sur la demande.
Les Canadien·nes veulent parler à une vraie personne, à quelqu’un qui comprend leur situation et qui peut leur fournir des renseignements fiables. La solution n’est pas d’augmenter l’IA ou les robots automatisés qui font en sorte que les gens se sentent frustrés et déconnectés.
Ceci nous rappelle que les défaillances actuelles des services sont le fruit des réductions précédentes. Et maintenant, le gouvernement fédéral demande aux Canadien·nes de se préparer à davantage de restrictions, avec des réductions de 15 % prévues dans le prochain budget, ce qui représente les coupes les plus importantes dans la fonction publique depuis des générations.
Les réductions déjà effectuées ralentissent les services et font en sorte qu’il est plus difficile pour les Canadien·nes d’obtenir l’aide dont ils et elles ont besoin. Le gouvernement doit clairement faire un choix : soit renforcer les services publics en y investissant, soit les compromettre encore plus.
Ottawa, le 20 octobre 2025 — Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), le syndicat représentant les scientifiques, les chercheur·ses et les ingénieur·es travaillant pour le gouvernement fédéral, met en évidence d’importants signes d’alerte dans le système scientifique public fédéral du Canada — et demande instamment de renouveler les investissements pour assurer la résilience à long terme, et non de nouvelles compressions.
Ce rapport, intitulé Une feuille de route scientifique pour l’avenir du Canada : leçons tirées d’une décennie de contributions des scientifiques fédéraux, s’appuie sur 12 années de données provenant de milliers de scientifiques fédéraux et révèle un secteur en perte de financement, de capacité et de confiance, au moment même où la population en a le plus besoin.
« La science fédérale joue un rôle discret, mais essentiel dans tous les domaines, de la salubrité alimentaire à la qualité de l’eau en passant par la surveillance de l’environnement et la santé publique », commente Sean O’Reilly, président de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada. « Ce rapport émet un avertissement clair : notre capacité scientifique fédérale est fragile, déjà sous pression, et ne peut pas supporter un autre coup. »
Parmi les conclusions du rapport :
- Seulement 6,5 % des répondants déclarent que leur ministère dispose d’un financement adéquat pour la recherche;
- Le niveau de confiance dans les politiques gouvernementales fondées sur des données probantes a chuté de 57 % à 44 %;
- 36 % des installations scientifiques et des laboratoires sont dans un état médiocre ou critique; et
- Les ingérences (demandes de modification ou d’omission de résultats pour des raisons non scientifiques) sont en augmentation.
L’Institut met en garde contre le fait que les premiers progrès réalisés en matière d’intégrité et de transparence scientifiques, après une décennie de musellement et de gestion déficiente, sont en train de s’arrêter ou de s’inverser. Dans le même temps, le gouvernement propose des plans de réduction radicale des services publics, menaçant ainsi le peu de résilience qui reste à l’infrastructure scientifique du Canada. L’IPFPC demande instamment au gouvernement d’y réfléchir attentivement.
« Les compressions ont des conséquences qui ne se feront pas sentir uniquement dans les laboratoires, mais aussi dans les communautés », ajoute Sean O’Reilly. « La suppression du financement de la science fédérale se traduit par des réponses plus lentes aux incendies de forêt, moins d’inspections alimentaires, une surveillance plus faible des maladies et une action plus tardive face aux menaces pour l’environnement. Ces réductions touchent les systèmes sur lesquels la population compte tous les jours, souvent sans même s’en rendre compte. »
Le rapport présente un plan en dix points axé sur le renforcement de l’intégrité scientifique, la reconstitution des capacités et la garantie de la transparence et de la responsabilité dans la manière dont les preuves scientifiques sont utilisées dans l’élaboration des politiques.
« Pour remédier à l’inefficacité, il faut s’attaquer à ce qui freine réellement la science publique : un financement instable, des interférences politiques, des priorités incohérentes, une sous-traitance coûteuse et des infrastructures obsolètes », estime M. O’Reilly. « Il faut des décennies pour construire la science publique et quelques secondes pour la réduire. En cette période d’instabilité mondiale, nous devrions renforcer les institutions qui rendent le Canada fort, sûr et indépendant, et non les affaiblir. »
L’Institut demande au gouvernement fédéral de faire marche arrière en ce qui concerne les compressions dans les services publics et de s’engager à assurer un financement durable et à long terme de la science au niveau fédéral.
L’Institut représente plus de 85 000 professionnel·les du secteur public un peu partout au pays, dont la plupart sont employés par le gouvernement fédéral. Suivez-nous sur Facebook sur X (anciennement connu sous le nom de Twitter) et sur Instagram.
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Source: Johanne Fillion, 613-883-4900 (cellulaire), jfillion@pipsc.ca

