L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Intelligence artificielle

L’intelligence artificielle (IA) est une forme d’automatisation qui simule l’intelligence humaine. Elle permet d’effectuer des tâches décisionnelles complexes en rassemblant de grandes quantités de données.

Le recours à l’IA est en voie de transformer rapidement le milieu de travail. Dans certains contextes, les travailleurs et travailleuses du gouvernement fédéral sont déjà autorisés à utiliser l’IA dans le cadre de leur travail. Certains membres de l’IPFPC travaillent même à la conception de systèmes d’IA.

L’IA peut faciliter l’exécution de plusieurs tâches dans la fonction publique et pourrait avoir des répercussions positives dans des domaines comme les soins de santé, permettant des procédures irréalisables par les humains.

Ceci dit, il faut user de prudence au moment d’intégrer l’IA dans les lieux de travail et les flux de travail.

Le gouvernement doit évaluer comment l’IA peut aider les fonctionnaires fédéraux à effectuer leur travail avec plus d’efficacité, sans que la qualité en souffre, et avec l’assurance que les emplois et les droits liés à l’emploi demeurent protégés.

Les fonctionnaires fédéraux ont déjà été échaudés par des technologies ayant la capacité de remplacer le contrôle humain.  Si nous nous tournons trop rapidement vers l’IA, nous pourrions assister à des catastrophes répétées. De plus, si l’IA est utilisée dans le but de licencier des travailleurs et travailleuses, de réduire les coûts et d’exploiter des occasions de profit, elle pourrait conduire à l’aggravation des inégalités, de l’insécurité et de la discrimination.

L’IPFPC soutient fermement une utilisation de l’IA correctement réglementée. 

Cela signifie que le gouvernement fédéral doit consulter les syndicats et faire preuve de transparence lorsqu’il s’agit de l’utilisation de l’IA.

La Loi sur l’intelligence artificielle et les données

La Loi sur l’intelligence artificielle et les données (LIAD), proposée dans le cadre du projet de loi C-27 du gouvernement fédéral, est un pas important pour réglementer la conception et l’adoption de l’utilisation de l’IA au Canada.  

Cependant, la réglementation a été élaborée sans consultation préalable des syndicats ou des membres de la collectivité ou des peuples autochtones. Seuls des chercheurs et chercheuses universitaires en IA et des représentant·es d’entreprises ont été consultés. De plus, la loi s’inscrit dans un projet de loi plus vaste visant à réformer les lois sur la protection de la vie privée dans le secteur commercial, ce qui rend la LIAD caduque. Il en résulte donc des lacunes flagrantes au niveau de la réglementation de l’utilisation de l’IA. 

Dans un mémoire présenté à la Chambre des communes, l’IPFPC a formulé ses recommandations pour améliorer la réglementation associée à l’utilisation de l’IA dans le cadre du projet de loi C-27. En voici quelques-unes :

  • Étendre l’application de cette loi à tous les ministères, organismes et sociétés de la Couronne fédérale, dont les établissements de sécurité nationaux, afin d’éviter les risques de contravention à la protection de la vie privée et aux droits de la personne.
  • Préciser l’objectif de la loi afin de reconnaître les dommages éventuels plus larges pour la société, et non seulement pour des personnes en particulier.
  • Établir un organisme fédéral spécifique qui s’occupera des questions liées à l’IA, procédera à des recherches et surveillera l’utilisation de l’IA et sa réglementation.
  • Renforcer le Comité consultatif sur l’IA afin d’inclure les syndicats et les membres de la collectivité, car ces deux groupes sont directement touchés par l’utilisation de l’IA.
  • Assurer une transparence totale quant à la manière dont l’IA est utilisée par les fonctionnaires pour le recrutement et la dotation, la gestion du rendement, les vérifications de sécurité et l’accès des visiteurs.
  • Imposer l’inclusion de l’utilisation de l’IA dans le processus de négociation collective afin que les employeurs et les syndicats puissent négocier relativement à la manière dont l’IA affecte la vie professionnelle des employé·es.
  • Imposer un préavis de plus d’un an pour les mises à pied associées à l’IA, et garantir de nouveaux emplois ou des programmes de recyclage pour les employé·es touché·es par ces mises à pied.

Nous nous dirigeons vers un avenir dans lequel les emplois pourraient être radicalement changés, voire même éliminés par l’IA. Le gouvernement fédéral a beaucoup à faire pour rendre la réglementation touchant l’IA juste et équitable. Avec la collaboration des syndicats et la consultation de ces derniers, nous pouvons optimiser les répercussions positives de l’utilisation de l’IA au sein du gouvernement fédéral et éliminer les effets négatifs éventuels sur les travailleurs et travailleuses de la fonction publique et sur la société canadienne.

Navigar

Il ne sera pas possible d’éviter complètement l’utilisation de l’IA dans les lieux de travail. Partout, les travailleurs et travailleuses devront suivre le rythme des changements à venir et acquérir de nouvelles compétences pour bien s’adapter à l’utilisation de l’IA au travail. Même les personnes les plus qualifiées devraient être touchées par l’évolution du travail associée à l’utilisation de l’IA.

Avec Navigar, il est possible pour les membres de l’IPFPC d’apprendre et de s’épanouir dans leur travail.

Navigar est un outil Web intelligent de planification en ligne du perfectionnement des compétences, gratuit pour les membres de l’IPFPC. L’IPFPC a créé Navigar pour offrir un soutien et un avancement de carrière exceptionnels à ses membres pour les aider à prospérer dans le monde du travail d’aujourd’hui et de demain.

Prêt·es pour l’avenir avec Navigar