L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Claude Lord - Gardien de l’histoire canadienne en image

« Les Canadiens ont découvert leur pays et leur société au travers des films de l’ONF, s’exclame Claude. Je suis très fier de mon travail, car je contribue à préserver la mémoire collective de la société canadienne. » Pourtant, ce n’est pas le chemin que Claude avait choisi au départ. « Au début des années 80, je suis parti en Californie avec un sac à dos et une guitare, et le rêve de devenir musicien. Je suis un rock and roller réformé! » Grâce au réseau de contacts artistiques qu’il a établi lors de ce séjour, Claude s’est intéressé à la photographie. Cet intérêt allait lui servir lorsqu’il réalisa, après quelques années, qu’il ne deviendrait pas une star du rock hollywoodien. Claude prit alors la décision de retourner aux études

De retour au Québec en 1992, il s’inscrit en imagerie numérique au Cégep Ahuntsic. Une décision qui le mènera éventuellement à la photothèque de l’ONF. À ses débuts comme technicien en 1999, Claude était très heureux de faire partie de cette organisation. « C’était merveilleux! C’est un environnement tellement stimulant ici. » La mission de l’ONF est de créer des films pour faire connaître le Canada et le monde aux autres Canadiens, ce qui lui est très enrichissant : « On fait des films d’animation, des documentaires. Juste de baigner autour des gens qui créent, c’est en soi vraiment extraordinaire. »
 


L’univers du cinéma nous fait voyager et les photos qui en sont tirées nous en apprennent beaucoup, selon Claude. Événements historiques, problèmes sociaux, vie quotidienne ou lieux inusités. « Les photos nous parlent, elles sont pleines d’informations. Elles nous racontent une histoire.

« Quand on dit qu’une photo vaut mille mots, ce n’est pas pour rien! » Claude et son équipe reçoivent beaucoup de matériel provenant des différentes productions de l’ONF. « Mon travail consiste à recueillir et à conserver les photographies qui composent la collection et à s’assurer que ces photographies soient accessibles au public canadien. » Gérer la collection n’est pas une mince tâche : on estime à 600 000 le nombre d’articles physiques et à quelques millions le nombre d’articles numériques! « C’est un travail de longue haleine, c’est un travail continu », explique Claude.

Les photographies, sur divers supports physiques, sont conservées dans d’immenses voûtes à environnement contrôlé et à accès restreint. Paradoxalement, l’explosion du numérique a rendu la tâche plus diffcile, car le nombre d’articles à gérer croît de façon exponentielle en raison de la facilité de créer du matériel photographique. Selon Claude, le gouvernement peut faire plus pour préserver notre mémoire collective. « Si les ressources étaient disponibles, on pourrait investir plus parce qu’il y a encore beaucoup du patrimoine photographique qui dort sur les tablettes. » Tous ces clichés peuvent se retrouver dans des musées de par le monde, dans différentes expositions et activités qui permettent aux gens de les admirer.

Claude reçoit également des demandes d’éditeurs de livres et de magazines, de réalisateurs de films ou de télévision, à la recherche d’une photographie d’un événement ou d’une personnalité particulière. Certaines personnes cherchent aussi des photos de membres de leur famille. Claude estime donc qu’il est très important pour les Canadiens de conserver ces archives. « C’est un patrimoine culturel immense. Au travers des décennies, on peut voir l’évolution de la société. On peut voir l’évolution de l’industrie du cinéma.

Il y a énormément de savoir et de connaissances dans ces photos. Dans le cadre d’anniversaires tels que le 150e de la Confédération canadienne ou le 50e d’Expo 67, ce matériel nous permet de nous souvenir. C’est important de savoir d’où on vient pour savoir où on s’en va », explique Claude.

Claude tire une très grande fierté de son travail dans l’industrie du cinéma et de pouvoir la faire rayonner au Canada et à travers le monde. « Mais surtout, c’est quand je regarde un film de l’ONF et je me dis, wow! Je travaille où ils font ça! C’est généralisé chez les gens qui travaillent ici. Quand on voit ce que les artisans du cinéma font, on est très fier d’y avoir participé. »