L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Communiqué — L’IPFPC souligne le besoin crucial d’une fonction publique solide à la suite du budget 2024

OTTAWA, le 17 avril 2024 — Après de nombreuses annonces prometteuses concernant l’accessibilité, comme l’assurance-médicaments et le logement, le budget fédéral de 2024 propose surtout des compressions dans la fonction publique. L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) craint que cela ne menace la qualité et l’accessibilité des services;  et demande plutôt des investissements stratégiques.

« Les fonctionnaires sont la bouée de sauvetage de millions de Canadiennes et Canadiens— en particulier les communautés les plus vulnérables, avertit l’économiste de l’Institut, Ryan Campbell. Préférer réduire les dépenses plutôt que de renforcer la fonction publique est une occasion manquée. »

Investissements stratégiques gouvernementaux ou coupes budgétaires?

Le budget 2024 confirme que le gouvernement réalisera des économies grâce à l’attrition naturelle des emplois de la fonction publique, comme indiqué dans le budget principal des dépenses publié en février. Cela représente environ 5 000 postes temps plein au cours des quatre prochaines années.

M. Campbell lance une mise en garde.: « Ne vous y trompez pas : les compressions par attrition restent des compressions. Lorsqu’on gèle les budgets, en fait, on demande aux ministères d’en faire plus avec moins ». 

Au lendemain de la pandémie, la nécessité d’embaucher était évidente. Toutefois, cette embauche est intervenue après des années  sombres de réductions des effectifs qui ont mis à rude épreuve la capacité de la fonction publique à répondre aux exigences d’une population croissante. 

« Il est crucial de comprendre que le ralentissement de la croissance et l’imposition de compressions sont des stratégies différentes. Au fil des ans, la croissance de la fonction publique a été étroitement liée à celle de la population, ce qui a permis aux services de continuer à répondre efficacement aux besoins », d’ajouter M. Campbell.

Les coûts de la sous-traitance et la nécessité d’un investissement interne

Bien que l’Institut reconnaisse les efforts visant à renforcer les normes d’approvisionnement, ce budget n’aborde pas la question de la dépendance excessive du gouvernement à l’égard de la sous-traitance. Cela se traduit par des services de moindre qualité et plus coûteux, ainsi que par une diminution de la transparence, un amoindrissement de la responsabilité et la perte de connaissances et de compétences institutionnelles dans la fonction publique.

« Une fonction publique fantôme composée de consultants et de contractuels s temporaires opérant parallèlement au personnel gouvernemental s’est avérée moins efficace et plus coûteuse, offrant un faible retour sur investissement aux contribuables. Cette tendance doit être inversée. Il faut plutôt investir dans notre fonction publique afin de fournir des services essentiels de manière plus efficace et plus équitable », conclut M. Campbell.

La réduction de la sous-traitance permettrait de réaliser des économies immédiates et de renforcer le tissu de notre secteur public, le rendant plus résistant, plus autonome et mieux équipé pour servir l’intérêt public.

Négligence des problèmes de Phénix

Huit ans après la mise en place de Phénix, 30 % des salariés signalent encore des erreurs de rémunération. Il est troublant de constater que ce budget promet le strict minimum — le financement prévu suffit à peine à maintenir les activités actuelles dans ce dossier.

Face à la multiplication des problèmes de rémunération, le maintien du statu quo n’est manifestement pas suffisant. Tant que les fonctionnaires continuent à subir des dommages, le gouvernement doit continuer à leur offrir des compensations et des accommodements. Les services publics sont essentiels, tout comme les travailleurs et les travailleuses qui en assurent la prestation, et qui méritent d’être payés correctement, sans plus attendre.

Perspectives

Nous souhaitons approfondir certains aspects positifs du budget, tels que les investissements dans la main-d’œuvre civile au sein du ministère de la Défense et dans la recherche, les politiques relatives à l’équité fiscale, ainsi que le renforcement du « droit à la déconnexion » dans le code du travail fédéral.

Néanmoins, l’Institut reste ferme dans son engagement à défendre des politiques qui soutiennent des services publics robustes, fiables et équitables. Nous demandons au gouvernement de soutenir les initiatives qui portent sur les investissements stratégiques plutôt que sur les réductions, afin que la fonction publique puisse continuer à fournir des services exceptionnels à la population.

L’Institut représente plus de 75 000 professionnel·les du secteur public un peu partout au pays, dont la plupart sont employés par le gouvernement fédéral. Suivez-nous sur Facebook sur X (anciennement connu sous le nom de Twitter) et sur Instagram

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Source :
Johanne Fillion, cellulaire :  613-883-4900, jfillion@pipsc.ca