Ottawa, 23 août 2023 — Anita Anand, présidente du Conseil du Trésor, donne six semaines à ses collègues ministres pour trouver 15 milliards de dollars d’économies à réaliser dans l’ensemble du gouvernement fédéral. Jennifer Carr, présidente de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), s’inquiète de l’incidence de ces compressions sur les services publics dont dépend la population canadienne.
« Le gouvernement dispose de nombreuses possibilités de dépenser l’argent de manière plus responsable, affirme Mme Carr. Nous craignons de voir un régime d’austérité s’installer là où nous devrions plutôt voir de l’innovation, avec l’accent mis sur des réductions de dépenses à court terme plutôt que des investissements qui augmenteront les recettes à long terme. »
Depuis des années, les membres de l’IPFPC qui travaillent à l’Agence du revenu du Canada font part de leurs préoccupations concernant le coût, pour la population canadienne, de la fraude fiscale internationale et de l’évasion fiscale agressive. Le directeur parlementaire du budget estime que chaque dollar investi dans la lutte contre cette fraude rapporte 5,75 $ de recettes fiscales.
Dans un sondage réalisé en 2021, 92 % des personnes interrogées se sont déclarées favorables à une modification du régime fiscal afin qu’il soit plus difficile pour les grandes sociétés de déjouer le système et d’éviter de payer leur juste part.
Pour offrir des services essentiels à la population, le gouvernement doit protéger ses sources de revenus. « Nous représentons des auditeurs et des enquêteurs brillants de l’ARC qui aimeraient avoir le soutien du gouvernement dans la réalisation de ce travail. »
Un autre moyen pour le gouvernement de maîtriser ses dépenses consisterait à cesser de faire appel à des consultant·es et sous-traitant·es externes.
« Le gouvernement semble préférer faire appel à des consultant·es qui coûtent cher plutôt que d’embaucher du personnel à temps plein, et c’est nous qui en payons le prix, affirme Mme Carr. Entre 2012 et 2021, rien que dans les services informatiques, le gouvernement fédéral a dépensé plus de 24 milliards de dollars pour retenir les services de consultant·es en informatique et en gestion ainsi que d’autres agent·es contractuel·les temporaires. »
Depuis l’annonce de ces compressions, ni les syndicats du secteur public ni le personnel de première ligne qu’ils représentent n’ont été consultés sur les moyens que le gouvernement fédéral pourrait mettre en œuvre pour réduire les coûts.
« Les membres de l’Institut sont impatients de collaborer avec la ministre Anand pour équilibrer les comptes du pays de manière responsable, d’ajouter Mme Carr. Les premières choses à faire seront d’aborder des questions telles que la sous-traitance et l’équité fiscale. »
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Renseignements supplémentaires : Shedly Jolibois (sjolibois@pipsc.ca).