Le gouvernement libéral vient de rompre la première promesse qu’il avait faite aux fonctionnaires fédéraux, et l’Institut va se battre pour défendre ce qui compte.
À la suite du courriel du président Sean O’Reilly adressé aux membres, vendredi dernier, le Conseil d’administration de l’Institut s’est réuni en urgence, cette semaine, et a pris des mesures décisives. Le Conseil d’administration a condamné à l’unanimité la directive du ministre des Finances François-Philippe Champagne prévoyant des réductions de dépenses de 7,5 %, 10 % et 15 % et a autorisé des ressources importantes pour lancer une vaste campagne de sensibilisation du public.
Une promesse brisée
N’oublions pas que ce gouvernement a été élu sur la promesse de plafonner la taille de la fonction publique, et non de la réduire. Il vient d’anéantir cette promesse. Il ne s’agit pas de plafonds ni de « gains d’efficacité », mais plutôt de coupes sombres et dangereuses qui mettent en péril des emplois et des services publics essentiels. Nous assistons à l’attaque la plus dévastatrice contre la fonction publique fédérale depuis une génération – une austérité à la Harper sur laquelle on a flanqué un logo rouge.
Combattre sur tous les fronts
Comme nous l’avons indiqué dans notre message aux membres, vendredi dernier, l’Institut se mobilise sur tous les fronts pour lutter contre ces réductions :
Relations du travail : Nos équipes de consultation font pression et exigent de faire partie de la solution, lors des comités de consultation syndicale-patronale de chaque ministère, où les propositions devront être soumises d’ici la fin du mois d’août. Elles exigent de l’employeur une communication claire et précise à l’ensemble des employé·es. Nous sommes prêts à faire en sorte que l’employeur respecte nos conventions collectives et nous ne laisserons pas les violations se produire sans réagir. Vos équipes de consultation sont là pour répondre à vos questions et vous écouter. Les FAQ et les enregistrements des webinaires sont disponibles ici, si vous voulez en savoir plus sur la procédure de réaménagement des effectifs.
Relations gouvernementales : Nous organisons des réunions et passons des appels téléphoniques pour transmettre votre message directement aux député·es et aux ministres. Le message est clair : ces réductions ne peuvent pas être maintenues, car elles seraient préjudiciables aux employé·es représentés et pourraient coûter leurs sièges aux politicien·nes.
Affaires publiques : Nous menons ce combat publiquement, car les Canadien·nes n’ont pas voté en faveur de l’anéantissement des protections et des services de première ligne. Ces réductions menacent les scientifiques qui veillent à la salubrité de l’eau potable, les expert·es qui nous avertissent avant les feux incontrôlés et les inspecteur·rices qui préviennent les éclosions mortelles de maladies d’origine alimentaire.
Les mesures prises par le Conseil d’administration : de vraies ressources pour des résultats concrets
Le Conseil d’administration a maintenant autorisé des ressources importantes pour lutter contre ces réductions sur tous les fronts. Il a alloué des fonds à une vaste campagne de sensibilisation du public qui comprend les éléments suivants :
- Une campagne publicitaire nationale sur de multiples plateformes;
- Une sensibilisation ciblée des décideur·ses et des parties prenantes;
- La poursuite des activités de plaidoyer visant à renforcer l’appui en faveur des services publics.
Ces réductions ne sont pas inévitables
Ne mâchons pas nos mots : le gouvernement fait cela sans budget, sans vote au Parlement et sans une once de transparence ni de responsabilisation démocratique. Pas de débat. Pas d’avis du public. Pas de consultation des syndicats. Il s’agit purement d’une directive en coulisses...
Mais ce que nous savons aussi, c’est que la résistance fonctionne. La pression publique fonctionne. N’oubliez pas que la réaction de l’opinion publique a contribué à couler le gouvernement Harper. Les libéraux sont conscients qu’ils pourraient être les prochains, si la population canadienne réalise ce qu’elle est sur le point de perdre.
Ces réductions constituent la plus grande menace à laquelle nous ayons été confrontés ensemble depuis près de 20 ans, et le Conseil d’administration a fait de la lutte contre ces réductions sa priorité. Ces réductions ne sont pas inévitables. Il s’agit d’un choix politique, et nous ne laisserons pas ce gouvernement démanteler tranquillement ce que des générations de fonctionnaires ont construit.
Le message au premier ministre Carney
Si le premier ministre Carney pense qu’il peut faire des fonctionnaires des boucs émissaires pour couvrir l’échec des négociations commerciales, il va avoir toute une surprise... Nous savons que les fonctionnaires ne constituent pas une ligne de dépenses; ils et elles sont le moteur de la prestation des programmes et des services dont dépend la population canadienne.
Debout ensemble
Au fur et à mesure que nous avancerons dans cette campagne, nous continuerons d’informer nos membres de nos efforts et des façons dont ils et elles peuvent se mobiliser. C’est le plus grand combat que nous ayons eu à mener ensemble en près de 20 ans, mais nous pouvons gagner et nous gagnerons.
Le Conseil d’administration a engagé des fonds importants pour garantir que cette campagne atteigne tous les coins du pays. Nous sommes prêts à utiliser tous les outils à notre disposition pour défendre les services publics, protéger les emplois de nos membres et demander des comptes à ce gouvernement qui ne tient pas ses promesses.
Nous allons nous battre bec et ongles contre ces réductions, et nous ne faisons que commencer.