L'Institut professionnel de la fonction publique du Canada

Démusellement des scientifiques fédéraux : on avance mais on n’y est pas encore

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Ottawa, le 21 février 2018 – Le gouvernement Trudeau progresse dans le renversement des conséquences du musellement sous le gouvernement précédent, selon un nouveau rapport de sondage publié par l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), qui représente plus de 16 000 scientifiques, ingénieurs et chercheurs fédéraux. C’est bien, mais il reste encore beaucoup à faire, selon le syndicat.

Le rapport, intitulé Le lent dégel de la science publique, actualise les données du rapport Coup de froid sur la science publique, tiré d’un sondage de 2013. Par exemple, en 2013, 9 répondants sur 10 (90 %) estimaient qu'ils ne pouvaient pas parler librement aux médias de leur travail. Le sondage mené par Environics Research un peu plus d’un an et demi après l’arrivée au pouvoir du gouvernement Trudeau nous apprend que ce taux a chuté à 5 sur 10 (53 %).

« Les choses progressent, mais il est inacceptable que la moitié des scientifiques fédéraux se sentent toujours incapables d’exercer leur droit de parler librement aux médias ou au public de leur travail et de la science, même si ce droit a été négocié et enchâssé dans leur convention collective », déclare Debi Daviau, présidente de l’IPFPC.

Voici d’autres résultats du sondage.

  • En 2017, 20 % des répondants disaient qu’on les avait empêchés de répondre à une question des médias ou du public, alors qu’ils étaient 37 % à le dire en 2013.
  • En 2017, 40 % estimaient encore que la capacité du Canada à élaborer des politiques, des lois et des programmes fondés sur des données scientifiques était compromise par l’ingérence politique, alors qu’en 2013 ils étaient 71 % à le penser.
  • En 2017, 89 % des répondants trouvaient que les lois protégeant les dénonciateurs devraient être renforcées et ce résultat n’a pratiquement pas changé depuis 2013.

« Les résultats du sondage montrent que la loi du silence imposée aux scientifiques fédéraux par l’ancien gouvernement prendra plus de temps et d’efforts conscients de la part du gouvernement et de la fonction publique pour vraiment disparaître, explique la présidente Daviau. Nous croyons que ces efforts devraient comprendre le renforcement des lois protégeant les dénonciateurs pour que les scientifiques fédéraux n’aient pas à risquer leur carrière s’ils s’expriment pour protéger l’intérêt public.  

Compte tenu de tout ce qui arrive à la science fédérale aux États-Unis, ajoute-t-elle, il faut plus que jamais que le Canada donne le bon exemple en matière de science publique et qu’il fasse respecter le droit de parole des scientifiques ».

Le rapport recommande que le gouvernement prenne plusieurs mesures pour faciliter le démusellement des scientifiques, dont celles-ci :

  • Promouvoir le droit de parole des scientifiques dans les ministères et organismes à vocation scientifique (MOVS);
  • Continuer à prioriser l’élaboration et la mise en œuvre de nouvelles politiques sur l’intégrité scientifique dans les MOVS;
  • Renforcer les mécanismes de protection des dénonciateurs scientifiques fédéraux.

Une invitation à participer au sondage en ligne d’Environics Research a été envoyée dans plus de 40 ministères et organismes fédéraux à 16 377 scientifiques, chercheurs et ingénieurs exerçant des fonctions scientifiques. De ce nombre, 3025 (18,5 %) ont répondu entre le 29 mai et le 27 juin 2017. Ce sondage est considéré comme exact à ± 1,8 % 19 fois sur 20. Lisez le rapport complet ici.

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Pour de plus amples renseignements :

Johanne Fillion 

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