Ottawa, le 20 octobre 2025 — Un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC), le syndicat représentant les scientifiques, les chercheur·ses et les ingénieur·es travaillant pour le gouvernement fédéral, met en évidence d’importants signes d’alerte dans le système scientifique public fédéral du Canada — et demande instamment de renouveler les investissements pour assurer la résilience à long terme, et non de nouvelles compressions.
Ce rapport, intitulé Une feuille de route scientifique pour l’avenir du Canada : leçons tirées d’une décennie de contributions des scientifiques fédéraux, s’appuie sur 12 années de données provenant de milliers de scientifiques fédéraux et révèle un secteur en perte de financement, de capacité et de confiance, au moment même où la population en a le plus besoin.
« La science fédérale joue un rôle discret, mais essentiel dans tous les domaines, de la salubrité alimentaire à la qualité de l’eau en passant par la surveillance de l’environnement et la santé publique », commente Sean O’Reilly, président de l’Institut professionnel de la fonction publique du Canada. « Ce rapport émet un avertissement clair : notre capacité scientifique fédérale est fragile, déjà sous pression, et ne peut pas supporter un autre coup. »
Parmi les conclusions du rapport :
- Seulement 6,5 % des répondants déclarent que leur ministère dispose d’un financement adéquat pour la recherche;
- Le niveau de confiance dans les politiques gouvernementales fondées sur des données probantes a chuté de 57 % à 44 %;
- 36 % des installations scientifiques et des laboratoires sont dans un état médiocre ou critique; et
- Les ingérences (demandes de modification ou d’omission de résultats pour des raisons non scientifiques) sont en augmentation.
L’Institut met en garde contre le fait que les premiers progrès réalisés en matière d’intégrité et de transparence scientifiques, après une décennie de musellement et de gestion déficiente, sont en train de s’arrêter ou de s’inverser. Dans le même temps, le gouvernement propose des plans de réduction radicale des services publics, menaçant ainsi le peu de résilience qui reste à l’infrastructure scientifique du Canada. L’IPFPC demande instamment au gouvernement d’y réfléchir attentivement.
« Les compressions ont des conséquences qui ne se feront pas sentir uniquement dans les laboratoires, mais aussi dans les communautés », ajoute Sean O’Reilly. « La suppression du financement de la science fédérale se traduit par des réponses plus lentes aux incendies de forêt, moins d’inspections alimentaires, une surveillance plus faible des maladies et une action plus tardive face aux menaces pour l’environnement. Ces réductions touchent les systèmes sur lesquels la population compte tous les jours, souvent sans même s’en rendre compte. »
Le rapport présente un plan en dix points axé sur le renforcement de l’intégrité scientifique, la reconstitution des capacités et la garantie de la transparence et de la responsabilité dans la manière dont les preuves scientifiques sont utilisées dans l’élaboration des politiques.
« Pour remédier à l’inefficacité, il faut s’attaquer à ce qui freine réellement la science publique : un financement instable, des interférences politiques, des priorités incohérentes, une sous-traitance coûteuse et des infrastructures obsolètes », estime M. O’Reilly. « Il faut des décennies pour construire la science publique et quelques secondes pour la réduire. En cette période d’instabilité mondiale, nous devrions renforcer les institutions qui rendent le Canada fort, sûr et indépendant, et non les affaiblir. »
L’Institut demande au gouvernement fédéral de faire marche arrière en ce qui concerne les compressions dans les services publics et de s’engager à assurer un financement durable et à long terme de la science au niveau fédéral.
L’Institut représente plus de 85 000 professionnel·les du secteur public un peu partout au pays, dont la plupart sont employés par le gouvernement fédéral. Suivez-nous sur Facebook sur X (anciennement connu sous le nom de Twitter) et sur Instagram.
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Source: Johanne Fillion, 613-883-4900 (cellulaire), jfillion@pipsc.ca