Le 15 août 2025
L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada (IPFPC) est entièrement solidaire des 5 400 agent·es de bord d’Air Canada représentés par la Composante d’Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui ont été contraints de déposer un avis de grève en raison du refus de leur employeur de s’attaquer aux problèmes fondamentaux d’équité sur le lieu de travail.
Ce conflit de travail représente bien plus qu’une simple négociation contractuelle : il porte sur le principe fondamental selon lequel les travailleur·ses devraient être payés pour tout le temps qu’ils/elles passent sur leur lieu de travail. Pendant trop longtemps, les agent·es de bord d’Air Canada ont effectué un travail non rémunéré, une pratique qui porte atteinte à la dignité du travail et crée un dangereux précédent dans tous les secteurs de l’économie canadienne.
La dure réalité est que les sections locales du syndicat ont dû mettre en place des banques alimentaires dans leurs propres bureaux pour les agent·es de bord débutants qui n’ont pas les moyens de se nourrir, ce qui révèle le coût humain de la cupidité des entreprises. Aucun·e travailleur·se au Canada ne devrait avoir à choisir entre payer son loyer et acheter de la nourriture, en particulier lorsqu’il/elle exerce des fonctions de sécurité essentielles qui protègent les voyageur·ses.
La réponse d’Air Canada à des propositions raisonnables de salaires et de compensations équitables pour tout le travail effectué révèle une tendance troublante. Plutôt que de s’engager dans des négociations de bonne foi, l’entreprise a choisi de refuser de payer les travailleur·ses pour toutes les heures de travail, de proposer des augmentations de salaire qui ne correspondent pas à l’inflation et de faire appel au gouvernement fédéral pour priver les travailleur·ses de leur droit à l’action collective, protégé par la Charte.
Cette stratégie d’entreprise qui consiste à utiliser l’intervention du gouvernement pour se soustraire à ses responsabilités en matière de négociation menace les droits fondamentaux de l’ensemble des travailleur·ses du Canada, y compris les membres de l’IPFPC dans l’ensemble de la fonction publique fédérale.
Les enjeux de ce conflit dépassent largement le cadre de l’industrie du transport aérien. Lorsque les employeurs peuvent éviter de payer pour tout le travail effectué et s’appuyer sur l’intervention du gouvernement pour supprimer les droits de négociation collective, la position des travailleur·ses dans tous les secteurs s’en trouve affaiblie.
En tant que professionnel·les de la fonction publique, les membres de l’IPFPC comprennent l’importance des services essentiels et d’une juste rémunération pour le travail qualifié que nous accomplissons. Nous reconnaissons ces mêmes principes dans la lutte des agent·es de bord d’Air Canada, qui assurent la sécurité des passager·ères tout en percevant des salaires proches du seuil de la pauvreté.
L’IPFPC est fier de se tenir aux côtés de ses consœurs et confrères du SCFP dans leur lutte pour la justice sur le lieu de travail. Leur lutte est notre lutte, et leur victoire renforce le mouvement syndical pour l’ensemble des travailleur·ses du Canada.
Jusqu’à ce que les négociations entre le SCFP et Air Canada s’achèvent, veuillez prendre note de ce qui suit :
- aucune réservation ne sera faite auprès d’Air Canada pour les voyages des membres et du personnel de l’IPFPC;
- les réservations existantes auprès d’Air Canada peuvent aller de l’avant comme prévu;
- un administrateur financier pourrait vous contacter pour vous proposer une autre réservation pour votre itinéraire de voyage Air Canada existant;
- tout membre de l’IPFPC qui est contractuellement tenu de se présenter au travail dans un aéroport où il y a un piquet de grève doit demander à son supérieur hiérarchique de lui permettre de le franchir en toute sécurité.
SOYEZ SOLIDAIRES AVEC LES TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES D'AIR CANADA